Voie verte d’Atxuri
Histoire du chemin de fer
La capitale biscayenne, enroulée autour de l’estuaire du fleuve, fut une fourmilière d’activité industrielle et logistique à partir de la moitié du XIXe siècle. La minerie du fer, la sidérurgie et le port articulèrent l’un des vecteurs de la révolution industrielle espagnole. Les chemins de fer, corrélat de l’activité économique, se déployèrent généreusement des deux côtés de l’estuaire. L’un d’eux fut celui qui reliait la gare de Lutxana, en plein cœur de Bilbao, à la localité de Mungia, dans la région d’Uribe. Contrairement aux autres chemins de fer, dans cette région il n’y avait ni mine, ni usine importante pouvant justifier cette ligne. Dès son origine, il fut donc un chemin de fer à caractère nettement rural, tout d’abord géré par la société Ferrocarril de Luchana a Mungia puis, après la guerre civile, incorporé au réseau de la société Ferrocarriles y Transportes Suburbanos de Bilbao. Il s’agissait d’une ligne aux trafics acceptables, étant donné qu’elle était clairement spécialisée dans le transport de petites marchandises mais surtout de voyageurs. Cependant, un autre moyen de transport, l’avion, fut en grande partie responsable de sa mort. L’agrandissement des pistes de l’aéroport de Sondika, en 1975, emporta avec lui un morceau du chemin de fer. De nos jours, on aurait étudié des alternatives mais à l’époque il était très simple de fermer une petite ligne rurale. Ainsi, à partir de cette année-là, les trains de cette ligne achevaient leur parcours à Sondika, le reste du tracé entre prairies et forêts étant jeté aux oubliettes, jusqu’à cette récente transformation en voie verte.