Chemin naturel voie verte du chemin de fer Baeza-Utiel (Reolid-Segura)
Description de l'itinéraire
Nous poursuivons le périple, commencé dans la ville d’Albacete, par ce second tronçon de voie verte suivant le chemin de fer Linares-Baeza – Utiel. N’oublions pas qu’il y a un tronçon discontinu non récupéré de 16 km entre la ville d’Alcaraz et celle de Reolid.
Cet itinéraire pourrait être qualifié de très sauvage, tout étant nature et paysages. Il convient de souligner que la plupart des villages, et avec eux la possibilité de se ravitailler, sont quelque peu éloignés du tracé. Le point de départ se situe dans l’ancienne gare de Reolid. De là et jusqu’à Bienservida, à la limite de la province de Jaén, nous trouverons 19,5 km de parcours doux dans la vallée de la rivière Guadalmena. Ce cours naît à Alcaraz et se situe toujours à peu de distance de la voie, générant un paysage doux et agréable, constitué principalement par la présence du chêne vert, espèce protagoniste, mais également par la présence d’espèces des basses montagnes, incluant prairies, cultures de céréales et oliveraies au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’Andalousie.
Ce voyage nous permettra de jouir d’intéressantes panoramiques de la sierra du Relumbrar et de voir la sierra d’Alcaraz dès les premiers kilomètres du tracé.
Sur le parcours, nous traverserons 2 tunnels, dont l’un d’eux, celui de Reolid, se trouve pratiquement au départ et mesure 520 mètres ! Il est parfaitement éclairé, bien que prendre des lampes de poche n’est jamais de trop. La ville de Reolid se situe à gauche du tracé mais nous ne l’apercevons presque pas car à la sortie du tunnel nous aurons entièrement dépassé le centre-ville.
Au cours des 3 premiers km, la voie avance presque parallèlement à la route nationale pour ensuite s’éloigner d’elle et enjamber au km 6 le ruisseau Sequillo par un pont à trois arches qui nous offre de bonnes vues panoramiques de la sierra du Relumbrar et de la sierra d’Alcaraz de chaque côté du tracé.
Villapalacios est la ville suivante, précédée d’une aire de repos et de l’ancienne gare (km 10). La culture de céréales et l’oliveraie font acte de présence. Le second tunnel (44 m) est court et se situe avant d’autres infrastructures ferroviaires, telles que le pont à trois arches qui enjambe la rivière de La Mesta ou l’ancien pont ferroviaire à une seule arche sur le ruisseau de Las Peñuelas.
Nous parvenons à l’ancienne gare de Bienservida (km 13) et nous circulons en parallèle à la route N-322 jusqu’à la traverser grâce à une élégante passerelle (km. 16), un autre des jalons du chemin pour la sécurité et la commodité des voyageurs.
Nous traverserons la rivière Turruchel, par un pont à une seule arche. Prairies et pins marquent les derniers mètres avant d’entrer dans la province de Jaén (km 20). Deux panneaux avec des directions opposées indiquent la fin du chemin naturel voie verte de la sierra d’Alcaraz et la fin (ou le début) du chemin naturel de Segura. En réalité, l’itinéraire continue à suivre sans interruption le tracé ferroviaire Linares-Baeza – Utiel, déjà en Andalousie, pendant 27 km de plus jusqu’à Arroyo del Ojanco, raison pour laquelle il prend le nom de voie verte de Segura.
Vers la sierra de Segura
La gare suivante est celle de Villarrodrigo, éloignée de la ville mais avec une aire de repos. Entre champs de cultures herbacées et terrains en friche où prolifèrent genêts et chênes verts, la voie avance jusqu’à rejoindre le hameau de Santa María. Les ruines des maisons et le côté agreste des lieux transmettent une sensation de grande désolation. À partir de là, nous pénétrons dans le domaine absolu de l’oliveraie. Cependant, nous nous dirigeons vers l'une des extrémités du parc naturel Sierra de Cazorla, Segura et Las Villas qui, au niveau de ses derniers contreforts, est traversé par la voie verte.
Vers la gare de Génave la voie trace de longues droites entre oliviers et terrains en friche. Les vues panoramiques sont vastes. À droite, Sierra Morena décline et le panorama s’ouvre. La vue peut se perdre aux confins de la province de Jaén et l’on peut même entrevoir, par temps clair, les Campos de Montiel à Ciudad Real.
La gare de Génave (km 28) dispose d’une aire de repos, d’un parking et d’un accès depuis la route de Génave. Un peu plus loin, la voie se submerge sous terre. Le tunnel de Génave (277 m) au km 29,5 est droit mais n’est pas éclairé, par conséquent il convient de prendre des lampes de poche ! Nous continuons en alternant deux hauts terre-pleins sous forme de mirador donnant sur la profonde vallée latérale pour ensuite pénétrer dans une grande tranchée aux hautes parois rocheuses, courbée vers la droite.
Il convient de ne pas rater l’aire de repos suivante, endroit idyllique pour un arrêt (km. 33). Le vert et l’ombre des pins la convertissent en un véritable oasis. Dans cet environnement non domestiqué prolifèrent la pinède et des exemplaires de pins au bon port embellissent l’itinéraire jusqu’à la commune rurale de Bonache (km 34,8). Ensuite, la voie se courbe, obligée par de profondes vallées avec des talus escarpés.
La gare de Puente de Génave (km 36) présente un modèle architectonique identique aux autres gares. Cependant, celle-ci est complétée par un lieu de chargement de bétail, à côté duquel une aire de repos a été aménagée. Une fois la gare dépassée, le tracé d’origine du chemin de fer a été coupé par la route N-322. Un chemin de gravier débouche sur la route transversale JV-7001. Le tracé du train ayant disparu, l’alternative est de partager, avec d’autres véhicules et sur quelques mètres, cette route peu fréquentée qui, à gauche, s’élève sur le passage supérieur, pour passer au-dessus de la route N-322 en direction à La Puerta de Segura.
De cette interruption – parfaitement signalée – est témoin d’exception un ancien rouleau compresseur élevé sur un piédestal particulier. Il s’agit d’un passage supérieur de chemins de l’ancien chemin de fer.
En arrivant à la commune rurale de La Agracea (km 37), se situe à côté de la propre voie un champ de tir, dont le bar représente la seule possibilité de se ravitailler à proximité de la voie.
Nous continuons alors que nous voyons plus clairement comment, dans la chaîne montagneuse qui ferme l’horizon méridional (à gauche), s’ouvre une profonde entaille. La rivière Guadalimar a creusé un passage dans la sierra de Segura, où La Puerta de Segura s’établit stratégiquement.
Et au fond de cette entaille, sur une colline, on aperçoit le château et le village de Segura de la Sierra perchés sur une montagne, dominant les confins du parc naturel Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas. Par contre, comme on peut le pressentir, ce n’est pas tout près. À 21 km de la voie verte.
C’est un temps de longue traversée dans un paysage de buttes et de collines, dominé par une oliveraie alignée et des champs en friche où prolifèrent les genêts, et parsemé d’exemplaires isolés et de recoins de pinède. En même temps, dans le lointain, de part et d’autre, s’élèvent de hauts monts où l’oliveraie gravit jusqu’à la dense pinède qui couronne les sommets.
Dans une orographie aussi compliquée, le chemin de fer trace de longues droites, se succèdent de hauts terre-pleins élevés au-dessus de vallées de ruisseaux, des tranchées pour surmonter les élévations du terrain ainsi que de faux tunnels là où les parois terreuses des tranchées sont trop molles. Une autre particularité sera les bornes en pierre originales de l’ancien chemin de fer qui, sous la marque B-U, déterminent l’acronyme de Baeza-Utiel.
Le tunnel suivant ou faux tunnel passe sous la route locale JV 6301. Un peu avant de le pénétrer, nous pouvons choisir de prendre vers la gauche cette route qui nous conduit à Puente de Génave. Depuis cette ville, se trouve une nouvelle piste cyclable de 5 km qui, parallèlement à la A-310, conduit jusqu’à La Puerta de Segura, ville d’entrée au cœur du parc naturel.
À partir du km 44, nous pouvons observer comment le tracé de l’ancien de fer a été occupé par l’accès à une usine de biogaz sur 1,5 km. L’alternative est un chemin parallèle qui, en contournant les passages supérieurs, suit différentes côtes de montée et de descente. On peut également opter pour la commode piste goudronnée. Elle n’est pas exclusive aux cyclistes ou aux marcheurs mais par contre nous ne perdons pas l’accessibilité sur ce tronçon.
Peu après, au km 45,5, nous tombons sur l’élément le plus significatif de l’itinéraire, le viaduc de la rivière Guadalimar (175 m) : ouvrage monumental en béton, soutenu par 5 vastes arches, se convertissant en un mirador d’exception sur la forêt-galerie de la rivière. La Guadalimar est en outre le point le plus bas de l’itinéraire. De là, nous monterons pendant le dernier kilomètre à la recherche de la route nationale N-322 où l’itinéraire prend fin (km. 46,5) à côté de la propre borne kilométrique 217 de cette route.
Nous sommes à un peu plus de deux kilomètres d’Arroyo del Ojanco et à un km de sa gare abandonnée. Sur le côté gauche de la route (en direction à Albacete) aucun parking ex professo n’a été aménagé mais il existe des panneaux et signaux indiquant le point de départ ou d’arrivée.
Notre itinéraire s’achève ici, cependant il y a déjà des projets en marche pour un prolongement jusqu’à Villanueva del Arzobispo. 26 km de plus qui s’ajouteront, nous espérons que bientôt, ainsi qu’à l’avenir plus de 70 km continus entre les provinces d’Albacete et Jaén.