Chemin naturel voie verte du chemin de fer basque-navarrais
Description de l'itinéraire
Cet itinéraire long et joli traverse des paysages changeants et de grande beauté. Lors de la traversée, se succèdent forêts luxuriantes, plaines de céréales et montagnes, rivières et gorges, villes et villages de charme. Tout cela agrémenté d’un ensemble de gares, viaducs, passerelles et tunnels qui constituent un patrimoine ferroviaire singulier. Et pour couronner le tout, des villes aussi emblématiques que la monumentale Estella-Lizarra sur le chemin de Saint-Jacques ou encore Vitoria-Gasteiz, verte et culturelle, mettent la cerise sur le gâteau. L’une de ces voies vertes indiquées sur la carte comme incontournables.
Le parcours proposé est divisé en différents tronçons, étant donné la longueur de l’itinéraire, l’existence du tunnel de Laminoria, long et impraticable, le passage dans la capitale alavaise et le col d’Arlabán au Guipuscoa, qui n’a pas encore été récupéré comme voie verte.
TRONÇON I : d’Estella-Lizarra à l’ermitage de Santo Toribio en passant par le centre d’interprétation d’Antoñana.
Nous démarrons cet itinéraire à Estella-Lizarra (km 0), sans aucun doute un commencement de luxe. Il s’agit une ville monumentale qui résume comme aucune autre la variété du territoire de Navarre et qui, bientôt, sera également un jalon remarquable des itinéraires Eurovélo 1 et 3.
L’ancienne gare d’Estella-Lizarra sur le chemin de Saint-Jacques, destination et origine de l’ancien « Petit Train » marque le début. L’imposante gare reconvertie en gare routière comprend également un bar et le siège du consortium touristique Tierra Estella et son office de tourisme.
Il faudra un peu déambuler, suivre la signalisation et prendre la piste cyclable pour sortir de la ville en direction de Zubielqui (km 4,5). Avant d’abandonner la ville, nous aurons franchi le premier tunnel (150 m) en courbe et éclairé, nous aurons traversé le pont qui enjambe la rivière Ega et 2 carrefours avec des routes (attention !).
Il convient de savoir qu’entre Zubielqui et Murieta le tracé d’origine du chemin de fer n’a pas pu être récupéré. On a donc utilisé des chemins alternatifs à la route très fréquentée pour rejoindre le km.0 du chemin de fer basque-navarrais à Estella-Lizarra. Ainsi il faudra parcourir 9,5 km dans la commune de Metauten au pied de la montagne de Lokiz et le territoire de la truffe noire, un champignon souterrain qui vit associé aux racines des chênes verts et chênes kermès de la montagne.
La forêt de chênes verts que nous traversons après avoir quitté Zubiel compense les pentes que nous trouverons sur ce tronçon abandonné par le chemin de fer. Certaines atteignant 7% de dénivelé. Nous parvenons à Zufía (km 7,7) et son aire de repos pour ensuite traverser la route de Metauten en empruntant une passerelle en bois. On continue jusqu’à Murieta (km 12,7) et sa superbe gare, pour passer par Mendilibarri jusqu’à Ancín (km 15,5) où nous verrons une succession de beaux bâtiments ferroviaires et aurons la possibilité de visiter le château d’eau. À partir de là, la voie se convertit en une piste de terre que nous devrons partager avec d’autres véhicules (peu nombreux et agricoles). Ensuite nous parviendrons au tracé d’origine du chemin de fer et passerons par la halte délabrée de Granada, le paysage étant constitué d’une longue plaine de jardins potagers, champs de céréales et cultures d’asperges jusqu’à atteindre le court tunnel de Granada. Une succession de tranchées profilées par des chênes verts précède le mirador donnant sur la sierra de Lokiz s’étendant sur 22 km, de San Vicente de Arana et Santa Cruz de Campezo aux vallées d’Allín et de Metauten. Elle se caractérise par le fait d’être un massif karstique, de forme allongée, qui accueille de riches habitats naturels où nous trouverons une végétation très variée de hêtres, chênes et chênes verts.
En outre, là, nous pouvons profiter de quelque chose d’unique si nous la visitons de nuit : son ciel étoilé qui lui a valu la certification de Sendero Starlight 2018. Il y a même un mirador stellaire, nommé « El Trenico » avec des panneaux pour interpréter l’observation des constellations. Et pour couronner le tout, le tronçon entre Estella-Lizarra et Zúñiga est un véritable « refuge de papillons » où l’on peut observer différentes variétés (machaon, thècle du chêne, papillon vulcain…). Il y a des panneaux d’information sur les espèces les plus courantes et il sera facile d’observer tous ces papillons.
Le chemin se poursuit en contournant un centre équestre, des bâtiments d’élevage et une zone agricole de céréales jusqu’à l’ancienne gare d’Acedo, actuellement en usage privé (km 21,7). Nous traverserons prudemment la route qui nous conduit à la vallée de Lana (NA-7240). À Acedo, le tracé du train disparut et nous devons suivre un sentier aménagé. Il est intéressant de savoir que dans ce village se trouve un camping. Une plaine agricole et des vignobles accompagnent le paysage jusqu’à ce qu’un changement de l’orographie annonce l’entrée de l’un des plus grands tunnels de la voie.
Dans une orographie aussi escarpée, le chemin de fer creusa le tunnel d’Arquijas, un long passage souterrain qui, avec ses 1 415 m, constitue l’une des attractions les plus importantes de cet itinéraire. Il est éclairé mais il est cependant conseillé de prendre lampes de poche, frontales ou phares sur le vélo, au cas où la technique tomberait en panne. Comme fait curieux, il convient de mentionner que ce tunnel dispose d’un puits vertical qui relie la galerie à la montagne et inclut des niches à l’entrée de chaque ouverture installées pour le faire exploser en cas de guerre.
Le chemin de fer basque-navarrais eut du mal à ouvrir un passage dans des versants montagneux couverts de chênes verts, d’arbousiers, de buis et de chênes. Ainsi, la voie, obligée à serpenter, passe par le court tunnel du Peñón et offre des vues panoramiques sur le défilé, le calvaire et l’ermitage d’Arquijas. Ensuite il dut creuser une tranchée profonde et courbe à la sortie de laquelle est installé un mirador. La voie pénètre alors dans le défilé d’Arquijas, sans doute la partie la plus accidentée du tronçon navarrais. La cerise du gâteau est le viaduc d’Arquijas sur la rivière Ega (9 arches et 30 m de hauteur) et l’ambassadeur de la réserve naturelle du ravin Lasia et l’extrême orientale de la sierra de Codés.
On continue jusqu’à Zúñiga (km 26,8) et sa gare délabrée qui dispose d’une aire de repos ombragée par des platanes. Ce point constate le passage de la Tierra Estella navarraise à la vallée de Campezo alvaise alors qu’un changement radical s’annonce. Le paysage sauvage s’ouvre désormais sur les champs de labeur.
De Zuñiga au tunnel de Laminoria
Une longue droite seulement altérée par trois passages à niveau avec routes (attention !) marque ce tronçon à partir de Zuñiga, qui traverse la limite ou muga entre la Navarre et le Pays basque, point qui dans la région a toujours été dénommé « Le Confin ».
Il convient de ne pas laisser passer l’ancien bâtiment d’automoteurs de la gare de Santa Cruz de Campezo désormais disparue (km 33), ni ce qu’offre la capitale régionale de la Montagne Alavaise. Un remarquable patrimoine et lieu de ravitaillement. Ensuite la voie résout le problème de la route A132 très fréquentée en empruntant une passerelle stylisée en bois, excellent mirador donnant sur le parc de Fresnedo, où les eaux fluviales sont retenues pour former une piscine et où se trouve un espace de loisirs couvert d’une grande pelouse invitant à s’allonger. Un autre jalon d’intérêt sera le viaduc de Santa Cristina qui enjambe la rivière Berrón, construit à l’aide de pierres de taille et béton. Peu après on dépassera une profonde tranchée ferroviaire, surmontée par l’arche d’un passage supérieur. On peut voir La Muela une énorme masse calcaire couverte de forêts de hêtres et de buis incluant d’abruptes parois où niche une colonie de vautours fauves.
La voie suit désormais une piste de terre, longue et droite, qui s’étend parallèlement au sous-bois dense couvrant la rivière, entre champs de labeur et bosquets de chênes faginés à la limite sud-est du parc naturel d’Izki.
L’itinéraire continue par un tronçon alternatif au tracé d’origine du chemin de fer jusqu’à la gare d’Antoñana (km 38,1), où se trouvent les wagons ferroviaires d’Euskotren désormais utilisés comme centre d’interprétation de la voie verte du chemin de fer basque-navarrais. Un point d’arrêt indispensable pour profiter et mieux connaître « Le Petit Train » et ses alentours. De plus, un réaménagement récent du quai de chargement en cafétéria et point de location de vélos complète les services de ce « centre névralgique » de la voie verte. Quant à Antoñana, il s’agit d’un village médiéval au goût de miel qui mérite bien qu’on s’y arrête. De la gare, une élégante passerelle nous permet de facilement traverser la route A-132.
La voie affronte désormais une longue ligne droite de 2 km ponctuée d’une aire de repos, du pont San Saturnino et d’un passage surélevé. Le prochain jalon sera le tunnel de la Fuenfría. Accompagnés par la fraîcheur de la forêt riveraine, nous avançons jusqu’à une nouvelle passerelle métallique et une aire de repos.
Avant d’arriver au tunnel d’Atauri (km 42,4), la route envahit le tracé ferroviaire, raison pour laquelle l’itinéraire reprend un tracé alternatif. Presque immédiatement après, nous atteignons le viaduc d’Atauri (105,3 m de longueur, 8,5 m de hauteur et 7 arches). Son image courbée est impressionnante. Une aire de repos a été installée donnant sur le barrage qui retenait le courant. Désormais la voie se submerge dans un tronçon délicieux à côté de la berge de la rivière. Une piste en terre à droite nous conduit jusqu’au petit et charmant ermitage de la Soledad dont l’abside est romane.
Et à Atauri il ne faut pas manquer la Mine Lucía, un gisement d’asphalte naturel unique niché au cœur du parc naturel d’Izki. La mine Lucía fut opérationnelle de 1872 jusqu’aux années vingt du siècle dernier et fournissait l’asphalte non seulement pour le revêtement des rues et chemins de Vitoria-Gasteiz et d’Alava mais également des villes plus éloignées telles que Madrid ou même Paris. Depuis 2023, on peut la visiter, celle-ci étant la seule mine d’asphaltes naturels visitable du monde avec une autre en Suisse. Il y a des visites guidées qui permettent de connaître de façon agréable et didactique la vie de ceux qui travaillèrent dans ce lieu.
Étant donné que l’itinéraire a été contraint de se dissocier du chemin de fer, une toute nouvelle passerelle traverse route et rivière. Nous nous dirigeons vers Maeztu, alors que la voie passe auparavant par l’espace de loisirs de Zumalde incluant buvette, piscine naturelle et artificielle, prairies et zones de jeux. Nous traversons le pont enjambant le canal des Forges et le pont de Peñasalada sur la rivière Berrón jusqu’à parvenir à la gare de Maeztu, toute neuve (km 45,5) et actuellement à usage municipal. Pour sortir de la ville, nous prenons une piste cyclable ou bidegorri. Un ponton sur la rivière Berrón et une passerelle au-dessus de la route conduisant à Cicujano disent adieu à Maeztu.
Peu après, s’élève le passage au-dessus de la route Leorza-Aletxa (A 4145), où l’on a les meilleures vues sur Leorza et le passage rocheux du défilé de la rivière Musitu. Rapidement, nous atteignons le tunnel de Cicujano de 200 m, en courbe et éclairé. Là vous attend une surprise. À l’intérieur, nous pourrons profiter des fresques réalisées sur les murs simulant la végétation autochtone de la région. À la sortie, nous voyons la halte ferroviaire bien conservée et immédiatement après l’image du petit village de Cicujano-Zekuiano et la silhouette de son église.
La voie trace une longue droite entre des versants montagneux couverts de chênes rouvres, accompagnée d’un énorme tube métallique. Nous sommes à 1,4 km de l’ouverture du tunnel de Laminoria lorsque nous verrons le détour obligatoire sur la droite. La référence de ce point est indiquée par l’ermitage de Santo Toribio (km 48,2).
L’alternative au tunnel de Laminoria
Le tunnel de Laminoria (2 250 m !) est sans doute l’ouvrage le plus emblématique de ce chemin de fer. Il passe sous le col d’Ullibarri qui sépare les Monts de Vitoria de ceux d’Iturrieta, reliant la Montagne Alavaise à la Plaine Alavaise. De nombreuses histoires existaient sur sa construction. Les brigades d’ouvriers et d’ingénieurs qui attaquèrent les deux fronts mirent deux ans à se rejoindre mais le calcul fut presque parfait. Il n’y eut qu’un écart de sept centimètres. Cela a dû être une expérience incroyable de pouvoir traverser le tunnel...
Malheureusement, des éboulements, des inondations et une récupération onéreuse ne l’ont pas rendu possible. Ainsi et sans tunnel, le chemin alternatif de 9 km ne sera pas facile pour les cyclistes ou les promeneurs n’ayant pas un minimum de condition physique car il s’agit d’un chemin de montagne qui grimpe vers le col de Gereñu, avec des pentes allant jusqu’à 17%. Il offre une bonne signalisation et, bien qu’il n’ait rien à voir avec les facilités de la voie verte, il ajoute une dose d’aventure et la possibilité de continuité vers la voie verte du chemin de fer basque-navarrais.
TRONÇON II : du Tunnel de Laminoria à Vitoria-Gasteiz en passant par Estíbaliz
Une fois dépassé le tunnel impraticable à travers le col et de nouveau sur la voie verte, nous commencerons le tronçon de descente jusqu’à la capitale alavaise. Rapidement nous verrons les ruines de la maison du tunnel, un bâtiment utilisé pendant les travaux de cette galerie comme bureaux et logement des employés et, plus tard, comme domiciles pour la brigade des voies et travaux. Après le tunnel, se trouve une magnifique hêtraie parsemée de chênes, houx et myrtilles, parfois déboisée, parfois très sombre qui, en automne, s’habille de multiples couleurs.
Nous continuons dans la région de la Montagne Alavaise. Là, pour maintenir la rectitude d’un terrain aussi accidenté, les ingénieurs conçurent une succession de hauts remblais et de profondes tranchées. À l’arrivée de l’hiver, ces dernières supposèrent un casse-tête à l’époque du chemin de fer. Les chutes de neige les plus abondantes supposaient plusieurs jours avant qu’elles ne soient dégagées, le train étant alors hors service plus d’une semaine.
Ainsi, nous parvenons à la gare d’Ullibarri-Jauregi (km 57,6), loin des villes qui lui donnent son nom. La sous-station électrique de Rotalde est encore intacte alors qu’il ne reste plus que le terrassement de la halte ferroviaire de Gauna.
La prochaine ville sera Erentxun où nous pourrons voir les restes de sa gare en ruine. Ensuite, nous traverserons prudemment la route dans la ville pour continuer parmi une grande étendue de champs de labeur jusqu’à parvenir au dernier tunnel de l’itinéraire (157 m) et sur une droite à travers des champs de labeur plats qui se termine par un passage à niveau, à côté de la ville de Trokoniz et sa petite halte ferroviaire récupérée de façon exemplaire et qui accueille actuellement une école.
Nous entrons résolument dans la Plaine Alavaise où les champs de labeur seront la tendance du chemin. Un peu avant Andollu (km 66,2) surgit à droite l’embranchement d’Estíbaliz. Dans cette ville, le chemin de fer bifurquait sur ses voies. Dans sa majestueuse gare, les cheminots s’appliquaient à déplacer l’aiguillage qui remettait les trains sur les rails, soit en direction de l’itinéraire principal, soit vers les dures pentes le long desquelles les automoteurs électriques grimpaient en direction du sanctuaire d’Estíbaliz.
L’embranchement au sanctuaire de Notre Dame d’Estíbaliz
Pour parvenir à Estíbaliz, située à 1,5 km (3 km aller-retour), nous devrons monter en suivant un tracé incluant deux virages et une profonde tranchée jusqu’à arriver aux quais de la gare d’Estíbaliz. Avant d’y parvenir, vous trouverez un sentier, bonne alternative pour éviter une volée de marches se situant à la fin de l’embranchement d’Estíbaliz. Celui-ci fut conçu comme une halte en cul-de-sac, où l’élégante arcature attire l’attention. Le court escalier relie les quais au parking du sanctuaire, où une autre volée de marches, relativement plus longue, nous conduit à l’entrée du sanctuaire d’Estíbaliz, joyau roman qui contient la patronne d’Alava. Une autre grande proposition, depuis Estíbaliz, est d’atteindre le grand itinéraire cyclotouriste plaine alavaise (112 km d’itinéraire circulaire autour de Vitoria-Gasteiz).
De retour sur le tracé principal et à proximité d’Aberasturi, nous traverserons la route en direction de Vitoria-Gasteiz (attention !) et passerons par sa gare, privée. Avant de quitter la ville, on peut flâner dans les rues et voir d’imposantes demeures blasonnées. À environ 2,5 km, en suivant une longue droite entre des marées de céréales, nous parvenons à l’aire de repos et la halte ferroviaire d’Otazu. On peut accéder à ce petit village après avoir traversé la spectaculaire passerelle sur la route A-3104 et la rivière Santo Tomás. Le bon goût de M. Alejandro Mendizábal, ingénieur en chef de la construction du chemin de fer et père des bâtiments des gares, peut être observé dans cette charmante gare.
Nous nous approchons de Vitoria-Gasteiz en sillonnant la plaine de champs de céréales et en empruntant ce qui est déjà un symbole marquant de la voie verte : l’esthétique passerelle d’Olarambe, un ouvrage d’ingénierie au service des cyclistes et promeneurs. Cette structure permet de passer au-dessus de la route conduisant à El Salvador et d’éviter un carrefour très dangereux. Ce jalon marque l’entrée à la capitale alavaise par le Pont Haut, très près du bâtiment en ruine d’automoteurs. Il s’agit de l’unique vestige du « Petit Train » qui reste à Vitoria-Gasteiz (km 76,1).
TRONÇON III : de la capitale alavaise au col d’Arlabán
L’ancien tracé du chemin de fer fut englouti par l’expansion urbaine. Cependant, la traversée urbaine dispose d’un bon réseau de pistes cyclables (bidegorris) et le tour de l’anneau vert qui donnent une continuité à la voie verte à son passage par la capitale alavaise. Vitoria-Gasteiz se vante, à juste titre, d’être un modèle de ville verte, cyclable et viable, plein d’arguments pour avoir été déclarée capitale verte européenne en 2012.
L’itinéraire est signalé et si l’on prend le tour de l’anneau vert, on pourra passer à l’est de la ville en empruntant les parcs Olarizu, Las Neveras et Salburua jusqu’à Zadorra Gamarra.
Le point de départ de ce dernier tronçon par la voie verte se trouve dans la périphérie nord de la ville, concrètement dans le parking est du parc de Gamarra. Un panneau indique le début de ce tronçon qui, lors des 4 premiers kilomètres, est goudronné alors qu’il traverse le paysage agricole de La Plaine Alavaise à côté de la rivière Zadorra. En face, dominant toutes les perspectives, il s’élève dans les ravins de la Sierra d’Elgea.
Nous commençons par traverser un pont en béton enjambant la rivière impétueuse de Zadorra, une nouvelle passerelle et un passage inférieur de l’autoroute du nord (A1). Cette rivière arrose la réserve d’eau du Pays basque, grâce à un système de barrages en tête de la rivière.
Peu après avoir dépassé le quartier de Gamarra Menor, la voie passe sous un imposant viaduc du train à grande vitesse (AVE). Le jalon suivant est la gare de Durana (km 83,4), actuellement une rôtisserie à l’ambiance cycliste. La voie se poursuit en une droite parfaite et passe par Retana-Erreteana et son ancienne gare. À la sortie de la ville, vous avez la possibilité d’enchaîner sur un autre itinéraire cycliste se dirigeant vers l’est à la recherche du barrage d’Ullibarri-Gamboa, une zone humide d’une grande biodiversité. Un tour complet en vélo jusqu’au barrage ou le grand itinéraire cyclotouriste plaine alavaise (112 km) sont d’autres grandes propositions du tourisme en vélo autour Vitoria-Gasteiz. Mais continuons…
Au passage à niveau accédant au quartier d’Amarita (km 85,4), commence le tronçon de terre compactée. À proximité, se trouve une petite chênaie à côté de Zadorra, qui conduit à une micro-forêt d’une grande biodiversité. Après avoir passé sous la ligne à grande vitesse et l’autoroute AP-1 (km 87,3) le terrain devient plus accidenté alors qu’il passe à côté du palais d’Arzamendi et à une certaine distance du hameau de Luko. Nous traversons Urbina (km 88,9) et la gare dont le bâtiment destiné aux voyageurs est désormais une maison particulière.
D’Urbina jusqu’à la gare de Villareal (Legutiano) les travaux de la ligne à grande vitesse altérèrent le tracé d’origine de l’ancien chemin de fer. L’itinéraire alternatif emprunte le chemin de Bagoeta, piste goudronnée à faible circulation et signalisée qui permet de passer sous la ligne à grande vitesse et nous ramène au tracé d’origine dans la gare de Villarreal (de nos jours Legutiano), en triste état d’abandon.
Nous nous dirigeons alors vers les contreforts de la Sierra d’Elgea où ressort la chênaie de Santiagolarra. Couverte d’arbres, la voie verte parvient à la gare de Landa (km 93,1), dont le bâtiment des voyageurs a été réaménagé à des fins sociales. Ensuite un passage à niveau traverse la route A-3002. À proximité de cette ville, se trouve l’un des paysages les plus attrayants de l’itinéraire car il ne passe qu’à quelques mètres de l’extrémité du barrage d’Ullibarri-Gamboa, un bel endroit de loisirs avec zones de baignade, jeux pour enfants, parking et restaurants.
La voie se poursuit et couvre un tronçon très attrayant, près du ruisseau Arlabán, plongée dans une forêt de hêtres, chênes et aulnes au sein desquels se trouvent les monts Isuskitza et Usokoaitzu. Un kilomètre plus haut, le tronçon aménagé comme voie verte s’achève à la limite entre Alava et Guipuscoa, bien que le chemin continue sur un kilomètre de plus jusqu’au restaurant qui domine le col d’Arlabán (km 96) dans la commune de Leintz Gatzaga, Guipuscoa, occupant l’ancienne gare de Salinas de Léniz/Leintz Gatzaga, situé au km 19,1 de la GI-627.
TRONÇON IV : la voie verte du chemin de fer basque-navarrais sur les terres du Guipuscoa
Ceux désirant continuer d’ici, par la voie verte sillonnant le Guipuscoa, jusqu’à Mekolade/Bergara et Oñati, doivent savoir qu’auparavant ils devront parcourir 8,7 km sur la route GI-627 avec de forts dénivelés jusqu’à Eskoriatza car plusieurs tunnels non récupérés empêchent de continuer de profiter des bienfaits de la voie verte. Jusqu’à ce que ce tronçon soit récupéré - espérons que bientôt ! -, il faudra décider si poursuivre par la route ou s’arrêter en ce point. En tout cas, le tronçon du « Petit Train » parcourant la province de Guipuscoa est également recommandé. Nous vous le racontons dans les lignes suivantes:
De la ligne principale du chemin de fer basque-navarrais en Guipuscoa ont été récupérés, comme voie verte, plusieurs tronçons entre la ville d’Eskoriatza et la zone industrielle du quartier de Mekolalde (Bergara). De plus, l’embranchement d’Oñati de 7 km relie la ligne principale de l’ancien chemin de fer basque-navarrais à cette ville. Cet itinéraire présente l’aspect d’un bon bidegorri (piste cyclable) pour cyclistes et piétons en coexistence avec, ou séparés de, certains tronçons partagés avec des véhicules.
Signalisation horizontale, éclairage de l’itinéraire et des tunnels, tables, bancs, poubelles, espaces verts, zones de repos, jeux pour enfants, fontaines, balustrades, pont en encorbellement du quartier Zubillaga et passages enterrés sous les routes font de cet itinéraire une marche dans le Haut Deba à parcourir tranquillement sans qu’il ne manque de rien !
La voie verte, plus ou moins fidèle au cours du fleuve Deba, traverse successivement de grandes villes alors que l’on peut voir la nature sur les courts tronçons interurbains. C’est par conséquent une symbiose entre l’urbanité et la nature : zones industrielles et fermes traditionnelles, centres-villes et forêts, vieille ville et le sous-bois du Deba. Cependant, cet ancien chemin de fer est également la voie d’accès à des cotes plus élevées comme la vallée de Léniz, le parc naturel d’Aizkorri-Aratz et le chemin de pèlerinage au sanctuaire d’Arantzazu.
Le col d’Arlabán
Anciennes gares, haltes ferroviaires, tunnels et ponts constituent un magnifique patrimoine culturel et industriel que nous pouvons connaître, interpréter et apprécier grâce à la récupération de l’ancien tracé du chemin de fer basque-navarrais. Parcourir cette voie verte lors de son passage par la province de Guipuscoa permet de prendre conscience de l’importance et le sens que cette infrastructure eut depuis son inauguration vers 1889, aidant l’articulation et le développement social et économique des régions qu’elle traversait. De nos jours, il en est de même car cette voie permet la découverte de paysages, lieux et personnes et favorise le développement économique du territoire, d’un point de vue local et durable.
Cette dernière étape du chemin de fer basque-navarrais pourrait être envisagée en partant de la capitale verte de Vitoria-Gasteiz en direction nord qui, en moins de 12 km, nous conduit jusqu’à Landa, ville proche du barrage d’Ullibarri Gamboa et de là atteindre les terres de Guipuscoa et arriver jusqu’à la commune de Leintz Gatzaga. De cette ville, nous pouvons parvenir, en empruntant la route Gi-3310, à Eskoriatza et profiter à partir de là des bienfaits de la voie verte.
D’Eskoriatza à la déviation d’Oñati
Dû au fait que le passage par le col d’Arlabán est un tronçon de presque 9 km par la route et qu’il représente un certain danger (surtout si l’on voyage avec des enfants), nous suggérons de commencer cette étape à Eskoriatza (km 0).
La voie a une physionomie de bidegorri à l’extrême sud, au km 0 de la route GI 3342 qui se dirige vers le quartier de Mazmela (Eskoriatza). À partir de ce point et sur du goudron, nous avancerons à côté de la route GI 627 jusqu’à atteindre le centre-ville d’Eskoriatza et, de là, Aretxabaleta (km 4) à travers un milieu très urbanisé.
À la sortie de cette ville, l’environnement devient un peu plus naturel et arboré. La voie traverse l’autoroute AP 1 à un niveau inférieur et pénètre dans une zone industrielle et commerciale, prélude de la ville d’Arrasate / Mondragón (km 6) où vous pourrez profiter de la vieille ville, de couvents et palais et vous ravitailler s’il vous manque quelque chose. Pour couronner le tout, Mondragón offre une curiosité : l’arbre singulier séquoia du parc de Monterrón. Avec plus de 150 ans, le séquoia le plus grand de Guipuscoa atteint 40 mètres de hauteur totale et plus de 6 m de périmètre. Il est considéré l’arbre le plus spécial de la commune de Mondragón, bien qu’il ne s’agisse pas d’une espèce autochtone.
À la sortie de la ville, de nouveau un environnement plus naturel nous rapproche de la déviation à Oñati, (km 13). Là, nous pouvons choisir entre continuer pendant 7 km jusqu’à Mekoalde et 7 km de plus jusqu’à Oñati ou faire une chose puis l’autre, ajoutant ainsi des kilomètres de parcours à l’itinéraire.
Vers Mekolalde/Bergara
Si nous continuons par la voie principale, nous laisserons dernière nous les zones industrielles et profiterons de l’environnement et du sous-bois du Deba, en passant de nouveau sous l’autoroute AP 1 (km 14), le fleuve étant alors beaucoup plus présent. Il en sera ainsi jusqu’à proximité de Bergara (km 18), où encore une fois la zone industrielle précède le centre-ville. Pour compenser autant d’urbanité nous pourrons nous rendre à Bergara pour connaître un autre arbre singulier : le magnolia de Bergara déclaré monument naturel en 1995 et situé dans le palais de Monzón de Bergara. Cet arbre se distingue principalement par ses dimensions, avec une hauteur d’environ 26 mètres et un diamètre de couronne de 14 m, qui s’élève au-dessus du palais, à côté duquel il se trouve.
À la sortie de la ville, nous pourrons encore continuer un peu plus et arriver à Mekolalde/Bergara (km 19,5), point de départ ou d’arrivée de ce tracé ferroviaire tellement regretté par les Navarrais et les Basques, qui le surnommèrent affectueusement « Le Petit Train », « Le Basque » ou encore « El Anglo ».
L’embranchement d’Oñati
Si nous décidons d’explorer tous les kilomètres de ce vieux chemin de fer, nous ne pouvons pas ignorer la variante d’Oñati. Grâce à cet embranchement, nous profiterons de 7 km empruntant un bidegorri pratiquement plat, près de la route GI 2630. Cet embranchement se prend au rond-point de San Prudentzio, à côté du quartier d’Elorregi. Au début, il s’agit d’une piste dont le premier kilomètre avance dans un environnement plus naturel, agréable et arboré et nous passerons de nouveau sous l’autoroute AP 1. Après une succession d’espaces industriels, la voie nous conduit jusqu’au centre-ville d’Oñati (km 7). De là, nous vous proposons de visiter, à 9 km, le Sanctuaire de Notre Dame d’Arantzazu.
Oñati est la ville la plus monumentale de Guipuscoa et l’une des villes les plus belles du Pays basque. Située dans la commune du Haut Deba, au pied du mont Aloña, les pentes abruptes qui entourent la commune cachent une vieille ville exceptionnelle, jalonnée de remarquables bâtiments, de palais et d’églises d’une grande valeur architecturale. Sans aucun doute, une fin d’itinéraire extraordinaire.
... Et plus de kilomètres sur la voie verte des chemins de fer basques
Cela vous a paru court ? Quelqu’un veut plus de voies vertes par ici ? Eh bien la commune de Debagoiena accueille également la voie verte des chemins de fer basques. Presque 16 km entre Soraluze/Placencia de las Armas et Antzuola qui relient le chemin de fer basque-navarrais à Mekolalde/Bergara. Cette voie verte de Guipuscoa est une promenade riveraine placide, goudronnée, à côté du fleuve Deba, intégrée dans le bidegorri (piste cyclable) du Deba et un tronçon, entre Mekolalde et Antzuola, un peu plus « montagneux » parmi des forêts et prairies offrant des vues panoramiques aériennes.