Chemin naturel de la Voie verte de la Campiña

Description de l'itinéraire
Le tronçon cordouan de cette ligne, c’est-à-dire les 26 km qui séparent Valchillón de La Carlota, a été réaménagé en 2005 en chemin naturel - voie verte et, depuis 2017, son entretien et sa conservation sont gérés par la préfecture la province de Cordoue. D'autres tronçons, comme celui d'Écija et le reste de la province de Séville, sont entretenus par les communes qu’ils traversent.
La voie verte démarre de la gare de Valchillón, à quelques kilomètres de la ville de Cordoue. On y parvient facilement par une route qui longe les rives du Guadalquivir et qui part de la zone industrielle d'Amargacena. Aujourd'hui, cette gare isolée n'est plus la halte des trains qui reliaient Cordoue à la Méditerranée, mais c'est un endroit paisible d'où l'on peut contempler, au loin, les rives boisées du Guadalquivir et du Guadajoz, ainsi que le décollage et l'atterrissage d'avions légers sur une piste d'aérodrome toute proche.
La montée à Las Tablas
Depuis la gare de Valchillón (km 0), la voie verte se dirige vers le sud. L'itinéraire commence au pied du haut silo à céréales, en prenant comme point de référence le heurtoir situé à la fin des voies près du silo. Deux kilomètres plus loin, la voie franchit la rivière Guadajoz, dont le débit est le plus souvent très faible. Le pont est fait de béton et de briques, comme tous ceux qui jalonnent le parcours. Tous ces ponts sont des ouvrages d'une grande simplicité mais d'une esthétique incontestable et de bon goût. Ils datent de l'après-guerre et ont été construits pour remplacer les ponts d’origine, qui étaient métalliques. Après le pont, la voie traverse le domaine Finca La Reina (à 2,5 km de Valchillón) et dessine de grands virages sur les collines, gagnant de l’altitude et s’éloignant de la vallée du Guadalquivir, une ascension faite toute en douceur sur de grands remblais et tranchées. Des remblais qui, à la saison des pluies, forment des étangs singuliers lorsque les averses engorgent les caniveaux situés à leur base, des mini-lacs qui ajouteront une touche pittoresque à notre parcours.
Cette montée nous amène au premier et unique tunnel de la ligne, le tunnel de Las Tablas (km 6). On essaya d’y cultiver des champignons mais l’expérience s’avéra infructueuse et fut abandonnée il y a plusieurs dizaines d'années.
Après le tunnel, on arrive à la halte ferroviaire de Las Tablas de Córdoba (km 7). Une ancienne cabane, où se réfugient parfois des poules inoffensives et caquetantes, est le signe de cette halte ferroviaire, éloignée de tout et perdue au milieu d'une mer de champs de labour.
Les viaducs du silence
Notre route poursuit son parcours sinueux, entre collines et vallées, à travers un paysage de campagne céréalière particulièrement attrayant au printemps. Des ponts stylisés et audacieux ont été construits pour franchir les vallées les plus escarpées et sont très bien conservés.
Le premier des ponts traverse le ruisseau du Temple, avec un curieux puits près de ses piliers. Une fois le pont franchi, depuis le tracé de la voie ferrée, sur notre droite et au loin, nous pouvons distinguer la silhouette incomparable du château-fort d'Almodóvar del Campo, dont les murailles aux pierres multiséculaires voient défiler chaque jour des dizaines de TGV sur la ligne reliant Madrid à Séville.
Après la colline de La Cabaña, un nouveau pont enjambe le ruisseau de La Torvisca. Cet ouvrage annonce l'arrivée à la gare de Guadalcázar (km 16), un village que l'on peut cependant atteindre plus rapidement depuis le pont en empruntant des chemins agricoles qui passent sous la voie ferrée. De cette gare (km 13), il ne reste que l'emplacement, transformé en parc, et un puits solitaire, dernier témoin de sa gloire passée. Aujourd'hui, c'est une aire de repos avec des aires de pique-nique, des fontaines, un parking et des aires de jeux. Souvenir du passé ferroviaire du site, un morceau de voie ferrée est exposé en guise de sculpture.
Vers le sommet de la voie verte
La voie va tout droit vers l'ouest et commence à perdre de la hauteur lorsqu’elle s’engage dans la vallée où coule le ruisseau La Marota. À cet endroit, un pont discret enjambe les roseaux du ruisseau. À partir de ce pont, la route commence à suivre les contours d'un massif forestier, une pinède qui constitue le Parque de El Hecho (km 18). Ce parc, où les habitant de Guadalcazar fêtent chaque année la San Isidro, est équipé d'aires de barbecue et offre beaucoup d'ombre, ce qui est très appréciable dans ces parages soumis à l'implacable soleil andalou.
Après cette aire de repos, la voie verte se dirige vers un tronçon où elle passe à côté d'un curieux barrage qui retient les eaux (lorsqu’il y en a) du ruisseau Escorial. La singularité de cet ouvrage tient au fait que l’on a surélevé quelque peu un talus ferroviaire pour endiguer le ruisseau, boucher l’égout et créer un trop-plein.
A 300 m de ce barrage, quelques bancs très sommaires en pierre sont les seuls vestiges de la discrète halte de Las Pinedas. Le village du même nom (situé au km 20 de la voie) n'est qu'à quelques mètres de la voie, mais, particularité de notre chemin de fer, sa halte a été construite à près d'un kilomètre de l’agglomération. Cette halte a été réaménagée en zone de loisirs.
Dans le village, à côté de la voie, vous trouverez une fontaine d'eau potable, point de ravitaillement indispensable pour les longues lignes droites qui, après avoir traversé le ruisseau Guadalmazán, vous mèneront à la gare de La Carlota (km 26), étant précisé ici que cette bourgade se trouve à 6 km de la gare. En fait, l’agglomération la plus proche de la voie ferrée est Fuencubierta. La gare n’est pas très reconnaissable même pour le regard des archéologues industriels, car il ne reste que les vestiges de la maison du contremaître et d’un petit entrepôt attenant. Le reste des installations a complètement disparu. À partir d'ici, la voie verte poursuit son cours vers la province de Séville, dont la frontière est située à moins de 2 km. Une rivière au nom curieux (El Garabato, le « gribouillage ») salue notre entrée dans cette province.
De là à la ville de Marchena, cette deuxième étape de la Voie verte de La Campiña passe par Écija (km 46), Villanueva del Rey (km 55), La Luisiana, située au km 62, Fuentes de Andalucía (km 74) et enfin Marchena et son silo au km 91.