Voie Verte de l’Urola
Description de l'itinéraire
Avant de commencer notre aventure dans la vallée de l’Urola, il est important de savoir que l’itinéraire a été allongé de quelques kilomètres en direction de la côte, bien que le parcours proposé démarre dans la ville d’Iraeta.
La personne le désirant a la possibilité de commencer cette voie verte à partir de la plage elle-même à Zumaia (km 0), appartenant au Géoparc de la côte basque. De cette ville côtière, la référence étant l’ancienne gare ferroviaire de l’Urola jusqu’à Narrondo, le tracé a les caractéristiques d’un bidegorri ou piste cyclable de 2,9 km. Cependant, de là jusqu’à Iraeta (km 6,8), les cyclistes et randonneurs devront poursuivre leur voyage en suivant la route GI 631 pendant 3,9 km, route qui a pas mal de circulation. Faites donc attention !
Au musée basque du chemin de fer
Cela dit, nous vous proposons de réaliser l’itinéraire en direction ascendante d’Iraeta (km 6,8) vers Mirandaola (km 44,3), en vous déplaçant en tout confort et sécurité et en passant d’un paysage proche de la côte à la montagne longeant la rivière Urola.
Avant de quitter Iraeta, il convient de faire un tour dans le Train d’Iraeta, le premier circuit de trains miniatures du Pays basque, un parc ferroviaire construit à côté du terrain de foot de Zestoa. Son emplacement sur les premiers kilomètres de la voie verte de l’Urola le rend très accessible aux familles et en fait un amusant complément à cette aventure ferroviaire. Après un tronçon droit, nous parvenons à Zestoa (km 8,3). Là, il vaut la peine de visiter le musée de la grotte d’Ekain, qui accueille la réplique des peintures rupestres de cette grotte, classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Vous trouverez une autre curiosité à Zestoa et plus concrètement dans le palais Lili où grâce à une pièce de théâtre « L’honneur de Lili », on découvre comment était Guipuzcoa il y a quatre siècles. Le palais médiéval est la scène de cette expérience, où l’histoire prend vie, en nous plaçant dans le même lieu que celui des faits du récit.
La voie verte passe juste à côté de ces deux ressources si intéressantes et pour la première fois elle traverse la rivière Urola sur 2 ponts, les premiers d’une longue série que nous trouverons sur cet itinéraire.
En poursuivant le voyage, nous passerons à côté de la célèbre station balnéaire de Zestoa et par Lasao (km 12,3) suivant un tronçon sinueux de la voie verte jusqu’à parvenir à Azpeitia, à travers de beaux paysages montagneux et en compagnie de la rivière Urola. Sur ce tronçon où les trains à vapeur passent encore, ceux-ci provenant du musée basque du chemin de fer, nous pourrons avoir la chance de circuler près du train si nous coïncidons avec « l’Aurrera » et ses voitures remplies de visiteurs remémorant ces voyages à bord d’anciens trains.
Établie sur les deux rives de la rivière Urola, la ville d’Azpeitia en Guipuscoa (km 18,3) se situe au pied de l’espace naturel d’Izarraitz, une crête calcaire aux reliefs complexes, phénomènes karstiques et forêts de hêtres et chênes. Comme d’autres villes de la vallée de l’Urola, Azpeitia est un cocktail industriel, rural et monumental, dont la physionomie est composée de zones industrielles - source de son économie actuelle -, de fermes dispersées dans les hautes montagnes et d’un centre historique digne d’être visité.
Nous ne pouvons pas quitter Azpeitia sans faire un arrêt dans le musée basque du chemin de fer situé dans l’ancienne gare d’Azpeitia, cœur de l’ancien chemin de fer de l’Urola.
Chemin conduisant au sanctuaire de Loyola et à Azkoitia
La voie verte de l’Urola poursuit sa route entre l’urbanité d’Azpeitia et des versants verdoyants et des fermes dispersées. En ce point, l’itinéraire nous conduit à la rencontre de la rivière Urola, colonne vertébrale du paysage et compagnon inséparable jusqu’à la fin de ce parcours. Une fois qu’elles se rejoignent, voie et rivière passent à côté du hameau d’Egibar et du didactique Ekoetxea Azpeitia puis se prolongent jusqu’à l’ancienne gare ferroviaire et les jardins qui précèdent le sanctuaire de Loyola (km 20,3). Ce tronçon goudronné est très confortable et un lieu où il y a toujours des gens à pied, en vélo et sur patins à roulettes.
Dans la gare de Loyola la voie goudronnée s’interrompt car un tunnel ferroviaire impraticable empêche de suivre le tracé initial du chemin de fer. Une telle interruption n’est qu’une invitation à traverser les jardins ombragés et à s’arrêter devant le sanctuaire de Loyola, chef-d'œuvre de l’art sacré au Pays basque. Sous l’auréole de San Ignacio, fondateur de la Compagnie de Jésus, le sanctuaire est un ensemble composé de la basilique baroque, dont le dôme est magistral et le portail churrigueresque, de l’ancienne maison-tour des Loyola, lieu où est né San Ignacio en 1491, de la Résidence (1713), de l’ancien couvent et autres dépendances d’intérêt. C’est le point de départ du Camino Ignaciano, qui lors de sa première étape jusqu’à la ville de Zumárraga, coïncide avec le tracé de la voie verte.
Vers Azkoitia
Une fois dépassé le sanctuaire, la voie laisse derrière elle le brouhaha des cars remplis de touristes et, de nouveau convertie en une promenade plate et fréquentée, celle-ci offre un somptueux tronçon le long de la vaste et verdoyante vallée de l’Urola : tout d’abord à côté de la rivière, ombragée par des platanes, frênes et aulnes, puis entre des prairies verdoyantes et des hameaux pittoresques, pour terminer de nouveau en terrasses au-dessus de la rivière.
En arrivant à Azkoitia (km 23,8) la première moitié de la traversée du centre-ville emprunte le bidegorri ou piste cyclable qui suit fidèlement le tracé de l’ancien chemin de fer et passe par l’ancienne gare d’Azkoitia, de nos jours convertie en bibliothèque. À Azkoitia, ville adoptive d’Oteiza, nous pourrons voir un ensemble formé de six frontons symbolisant les sept Territoires Historiques d’Euskal Herria.
À la sortie d’Azkoitia, le tracé non récupéré – en attente du futur aménagement de ce tronçon – conduit à flâner dans le centre historique classé ensemble monumental. À partir de la gare d’Azkoitia, la rue Xabier Munibe se dirige vers la rivière canalisée d’Urola et la place Desusen Biohotz Agurgarria, épicentre social présidé par la paroisse de Santa María la Real et le palais noirci des Idiakez. Berceau généreux de pelotaris mythiques, Azkoitia suit également le schéma commun de la vallée de l’Urola : industries, hameaux et histoire. Il convient également de mentionner la maison-tour de Balda, le palais Floreaga Zar et le palais d’Intsausti.
Sans nous séparer de la rive droite, nous poursuivrons en amont de la rivière Urola jusqu’à une vaste esplanade, point à partir duquel le tracé du chemin de fer a nouvellement été aménagé. La voie verte contourne le quartier de Jausoro et débouche dans la zone industrielle Umansoro Diego Aita. Là, la rue à gauche conduit au parking se trouvant sur la partie arrière de cette zone industrielle et à la continuation de la voie verte.
La voie verte avance avec beaucoup de caractère entre des rangées de jeunes arbres, profile la zone industrielle en laissant, d’un côté, de grands entrepôts et, de l’autre, de hautes montagnes couvertes de pins et des espaces de feuillus. Une fois la zone industrielle dépassée, le goudron se convertit en gravier compacté et la voie, sans pour autant perdre sa rectitude, se submerge entre arbres fruitiers, jardins potagers et hameaux et maisonnettes. Intermédiaire entre l’urbanité et la nature, ce tronçon sera placide et vous verrez certainement un paysan s’affairer au labourage. Ici aussi nous aurons l’occasion de passer sous l’unique passage inférieur de tout le parcours, élément ferroviaire muet du passage de tant de trains.
Entre d’esthétiques ponts et tunnels dans la vallée de l’Urola
Tout change en traversant pour la première fois le pont enjambant la rivière Urola et la route GI 631. La voie pénètre dans une étroite vallée, que l’on pourrait qualifier de gorge, au sein de laquelle route et rivière vont de pair. Passer par ce pont signifie entrer dans un monde accidenté, où les ingénieurs ferroviaires durent s’employer à fond pour convertir une bande de versants très difficiles à maîtriser en un endroit praticable.
Et de cette façon nous avançons : pris entre des versants étroits et escarpés, entièrement couverts de frênes, chênes, aulnes, châtaigniers, érables, noisetiers, acacias, platanes et une pinède persistante qui se prolonge vers les hauts sommets. À partir de l’esthétique viaduc sur quatre arches, le serpentement de la rivière et de la vallée est désormais une véritable torsion. Pour cela, la voie abandonne la rivière et son bassin comme voie naturelle et, contrairement à la route, va tout droit, en perforant la roche avec des tunnels et en construisant des ponts sur la rivière. Ainsi la voie se convertit en une succession continue de passages aériens et souterrains. « Aériens » dû aux flamboyants viaducs et nombreux ponts qui traversent route et rivière et dont nous ne voyons qu’une balustrade simple et des garde-fous esthétiques et courbes aux poutres arrondies et entrelacées au plus pur style ferroviaire... et soulignant l’importance du fer pour toute cette région. Et des passages « souterrains » dû aux nombreux tunnels de tout type : courts, moyens et longs, courbes ou droits, sombres ou offrant de la visibilité, doublés de roche vive ou des deux, secs ou humides mais toujours frais, avec un sol en béton et éclairés, et une végétation luxuriante pendant de leurs entrées ou ouvertures. Un tronçon qui reste gravé dans la rétine et donne l’impression que le chemin de fer domina ici une intense orographie. Sans doute le tronçon le plus spectaculaire de l’itinéraire et le plus « naturalisé ».
L’oasis d’Aizpurutxo
Nous traverserons jusqu’à 9 ponts et 9 tunnels pour arriver à l’ancienne gare d’Aizpurutxo, une apparition fantomatique parmi autant de verdure. Ensuite la voie traverse un autre pont, pénètre dans le tunnel 10 et emprunte les terrasses du versant, à une certaine hauteur, dominant ainsi l’image caractéristique de la ville d’Aizpurutxo (km 30,8). Ce petit centre urbain, à une cote inférieure à la voie, possède plusieurs bars très fréquentés par les usagers de la voie verte. Il existe un chemin qui descend depuis la voie mais également une source au bord du chemin au cas où nous n’aurions besoin que de l’élément liquide. Et en bas, dans la rivière, si nous regardons bien, nous pourrons facilement voir les crabes qui habitent ces eaux.
À partir d’Aizpurutxo nous continuerons le long de la gorge de l’Urola, bien que désormais les feuillus se limitent au lit de la rivière, laissant libre cours à une pinède qui couvre tout abondamment. De plus, le fait de constamment passer d’une rive à l’autre est terminé. Dorénavant, le versant gauche sera notre hôte et les tunnels, auparavant presque consécutifs, s’espaceront au fur et à mesure que leur longueur, courbure et obscurité augmenteront. Ainsi, l’itinéraire perd la rectitude dont il avait fait preuve à l’entrée de la vallée de l’Urola, pour s’ajuster aux tortillons des versants qui montent en direction des monts Irino et Zamiño.
Vers l’urbanité
La voie traverse le long tunnel 19, le dernier de l’itinéraire, et parvient à l’aire de repos se trouvant dans la zone connue sous le nom de Mesa de Aginaga, en bordure de la route qui monte au hameau homonyme. La voie laisse derrière elle les étroitesses montagneuses, les tunnels et les ponts, pour pénétrer dans une vallée où les montagnes réduisent leur bravoure et offrent une étendue composant un tableau idyllique de prairies et de hameaux.
La voie verte de l’Urola traverse la rivière et pénètre définitivement dans Urretxu et Zumárraga (km 32,8). Entre des bâtiments, la voie goudronnée parvient à l’ancienne gare de Villareal à Urretxu, de nos jours récupérée comme bar, et au centre-ville où nous pourrons visiter son musée de minéraux et fossiles. Après avoir côtoyé terrasses et jardins, la voie verte se prolonge par une agréable promenade riveraine qui termine face à l’ancienne gare de Zumárraga, un bel exemple d’architecture populaire imitant les formes de la ferme basque.
À Zumárraga, il vaut la peine de sortir de l’itinéraire pour s’approcher de l’ermitage de La Antigua, un monument historico-artistique national unique de par son toit et sa charpente réalisés entièrement en bois de chêne. Par contre, il faut savoir qu’il est éloigné et sur une colline.
Vers Mirandaola
L’ancien chemin de fer de l’Urola terminait son périple à Zumárraga. Cependant, la voie verte qui nous concerne se prolonge parallèlement à la ligne du chemin de fer en activité, sur le tracé utilisé par le train de marchandises de Patricio Echevarría, personnage-clé de la sidéro-métallurgie du Guipuscoa.
De nouveau en marche, nous contournons par la gauche l’ancienne gare et le poste de la police basque (ertzaintza), pour emprunter le bidegorri dont la chaussée est peinte en rouge, en laissant sur la gauche la gare (de la ligne en activité) de Zumárraga sur laquelle circulent les trains de marchandises et autres. Là (ou à Brinkola), nous pouvons prendre le train et revenir vers Donostia/Saint Sébastien ou bien continuer sur cette piste cyclable qui se poursuit sur le terre-plein central jusqu’à parvenir à un rond-point. Face à celui-ci, la piste goudronnée traverse la rue de gauche et part dans une nouvelle direction.
La voie verte avance profilée sur les deux côtés par de longues usines métallurgiques, colosses fumants et odeur de fer. Nous passons par une zone industrielle, raison pour laquelle nous devrons être attentifs à la circulation des camions. Cependant, en traversant la rivière Urola, il y a un espace ouvert où nous pourrons derechef respirer l’air pur avant de nous submerger de nouveau entre les entrepôts industriels et le terre-plein qui supporte le passage des trains.
Nous entrons à Legazpi (km 42,3), l’avant-dernier point de notre itinéraire, dans un paysage industriel qui puise ses racines dans les forges qui, vers le XIIIe siècle, commenceront à mettre à profit la vitalité des eaux descendant des montagnes pour s’établir sur les rives de la rivière Legazpi, connue depuis comme Urola qui en basque signifie « eau de forges ».
À Legazpi il est impératif de visiter le musée-usine de Chillida. À l’étage du bas se trouve l’atelier de l’artiste, ainsi que les machines de forge avec lesquelles il réalisa bon nombre de ses grandes sculptures, telles que le « Peigne du Vent » de Saint-Sébastien. Les visites doivent être concertées.
Les industries artisanales du lieu ont leur propre nom et marque : Patricio Echevarria y Bellota. En 1908, Patricio ouvrit un atelier consacré à la production d’outils destinés à tous les métiers, dont la croissance fut tellement exponentielle qu’il devint le moteur industriel et urbain de Legazpi au XXe siècle. Le visiteur pourra se faire une idée claire de cette affirmation en parcourant un itinéraire culturel de plus de 15 lieux liés à l’industrialisation.
Il ne nous reste plus que les 2 derniers km de parcours jusqu’à Mirandaola (km 44,3), sans doute un lieu qui a beaucoup à offrir.
Legazpi veille également à ses racines les plus ancestrales et vous pourrez observer les artisans dans la forge de Mirandaola, une forge hydraulique du XVIe siècle, où l’on peut voir l’ensemble des machines et leur fonctionnement, ainsi que la vie des forgerons et la façon de travailler le fer au siècle dernier qui offre un spectacle crépitant. Outre la forge, vous pouvez visiter le musée du fer basque et autres lieux d’intérêt dans le parc de Mirandaola, touche finale de luxe pour cette excellente voie verte.