Chemin naturel Voie verte de la Sierra
Description de l'itinéraire
Cet itinéraire est l'un des premiers à avoir été aménagé en voie verte en Espagne. De nombreux travaux ont été exécutés ces dernières années pour la mettre en valeur. Les gares de Puerto Serrano, Coripe et Olvera ont été restaurées et transformées en hôtels et restaurants pour les touristes. La gare de Zaframagón est devenue un observatoire pour les amateurs d’ornithologie et un centre d'interprétation de la Voie verte de la Sierra a été construit à côté de la gare d'Olvera.
Puerto Serrano : bienvenus sur la Voie verte de la Sierra !
L'itinéraire démarre de l'ancienne gare de Puerto Serrano, réaménagée en gîte d’étape et en restaurant (8 bungalows avec piscine), qui se trouve sur une colline surplombant la plaine fertile du Guadalete. À côté de ce complexe, l'ancienne maison du gardien de la gare accueille désormais le siège de la Fondation Vía Verde de la Sierra, l'organisme qui gère cette voie. À partir de ce point, le tracé de la voie verte est très visible et nous mène à la première (et dernière) déviation de la voie ferrée d'origine.
Le long tunnel d'El Indiano s’est résisté à la voie verte. Plusieurs effondrements se sont produits à l’intérieur obligeant à reporter sa réouverture à des jours meilleurs. La voie contourne le tunnel par une courte déviation qui traverse le domaine d'El Indiano (km 3,5). Après la déviation, nous nous trouvons face au premier de la longue série de tunnels qui jalonnent cet itinéraire.
Notre voyage se poursuit dans la région des Llanos de la Reyerta. Le Guadalete, dont l'étymologie a des échos tragiques, « rivière des morts », fut le théâtre du premier épisode de la conquête musulmane de la péninsule. En effet, c'est près de là que se déroula en 711 la célèbre bataille entre les forces de Tarik, le chef berbère, et celles de Don Rodrigo, le dernier roi wisigoth, et qui marqua l’avènement de l’Islam en Espagne.
Le premier d'une série de moulins hydrauliques qui mettaient à contribution la force (à certaines périodes de l'année) des flots de la rivière Guadalete se trouve sur ce replat. Puis, tout comme celle-ci, le terrain devient accidenté et farouche, avec d'énormes masses rocheuses émergeant du sous-sol. La rivière a usé ici inexorablement la roche creusant peu à peu un canyon escarpé dans lequel elle se glisse en rapides impétueux.
Le premier des quatre grands viaducs de la voie verte enjambe le ravin Azares, situé au km 5,9. Ces ouvrages d'art spectaculaires, ainsi que les nombreux tunnels, permet à la voie de ne pas devoir emprunter des détours audacieux pour contourner les obstacles naturels et de surmonter aisément les obstacles du relief, sans perdre de hauteur.
La Junta de los Ríos
A la sortie du tunnel d'Azares, la voie est « suspendue » au-dessus de la rivière, en un belvédère surprenant, suivi d'un nouveau tunnel de près de 500m de long et en courbe. Cette longue galerie est la première à être éclairée. Avantages de la technologie : les lumières s'allument automatiquement au passage des randonneurs.
Au cas où, nous vous conseillons quand même de vous munir d'une lampe de poche. À la sortie du tunnel, la vallée s'élargit pour permettre aux flots de la rivière Guadalete de se mêler à ceux de la rivière Guadalporcún : nous sommes à la Junta de los Ríos (km 9), la « jonction des rivières ». Un petit parking a été aménagé à cet endroit pour ceux qui souhaitent commencer l'itinéraire à cet endroit.
À la Junta de los Ríos, la voie s’écarte du Guadalete, lui préférant la rivière Guadalporcún. Dans ce nouveau tronçon, le tracé de la voie ferrée épouse les flancs accidentés de ces montagnes bétiques. Ici, il a de nouveau fallu recourir au béton pour faire franchir, par un beau viaduc, la voie au-dessus du ravin Gillete (km 12,3). Il a fallu aussi « traverser » une ou deux montagnes, notamment en perçant le tunnel au pied du Cerro del Castillo, le plus long de l'itinéraire avec ses 990 m. À la sortie du tunnel, la voie enjambe le Guadalporcún par un long viaduc et mène, au km 14,5 à la gare de Coripe, un autre des accès recommandés à l'itinéraire. Mais avant, ne manquez pas de rendre hommage au Chaparro de la Vega, un chêne vert vieux, dit-on, de six cents ans et qui est classé monument naturel. Un arbre à ne pas manquer. Cette gare a été réaménagée en gîte rural et en restaurant. En face de ce bâtiment, des logements accessibles et des services publics adaptés ont été construits, équipés de toilettes et de douches.
En tête-à tête l avec le Guadalporcun
D'ici à Zaframagón, nous passerons par cinq nouveaux tunnels. La nature continue de réaffirmer ses droits sur les deux côtés de la voie. Ni routes ni villages ne viennent troubler le calme et l'harmonie d'un paysage dont le seul bruit de fond est celui des oiseaux et des cigales. Au km 20,5, on aperçoit la gare de Zaframagón. Le bâtiment, aujourd'hui restauré, abrite un Centre d'interprétation et d’observation ornithologique.
Ce Centre est très intéressant car il est branché à un réseau de surveillance vidéo des vautours. Une caméra numérique à haute sensibilité, avec une rotation de 360˚, permet de voir en temps réel comment les vautours fauves s’envolent et reviennent à leurs nids pour y nourrir leurs petits. Ce Centre annonce le « point d’orgue » de cette voie verte : le Peñón de Zaframagón, qui accueille l'une des plus grandes colonies de vautours d'Europe.
À quelques mètres du Centre d'interprétation se trouve l'ancien entrepôt de la gare, qui a été rénové, entièrement accessible et utilisé comme centre d'accueil des visiteurs. Il y a également une petite boutique de souvenirs de la voie verte et une buvette où vous pouvez vous procurer des collations et des boissons avant de poursuivre votre route.
La montagne est taillée sur son flanc ouest par les eaux du Guadalporcún, qui ont creusé un défilé étroit, « el estrechón », que la voie franchit plusieurs dizaines de mètres plus haut, grâce à l'élégant viaduc de Zaframagón. Dans ce tronçon, un tunnel, long de 700 mètres et éclairé, traverse la montagne.
Halte dans les gares suivantes : Navalagrulla et Olvera
De l'autre côté, un paysage de prairies s'ouvre, avec au loin la silhouette des profils anguleux de la Sierra de Líjar. Les vaches paissent dans les pâturages près de la voie, qui monte progressivement en direction de la gare de Navalagrulla, située au km 27,3 et qui n’a pas encore été affectée à d’autres usages. Pour arriver à cette gare solitaire il nous faudra traverser 3 tunnels. Le dernier tronçon de la voie ferrée parcourt la crête de la colline qui sépare les bassins des rivières Guadalporcún et Guadamanil. Entre ces deux « oueds », la voie serpente sur un terrain légèrement vallonné et franchit six autres nouveaux tunnels. Au km 32, la voie croise la Colada de Morón (km 32), un vieux chemin pour le bétail. De là, il ne reste plus que trois kilomètres jusqu'à l'imposante gare d'Olvera. Une distance courte mais sur laquelle les éléments se sont ligués contre les ouvrages ferroviaires, qui ont failli disparaître. Quelques tunnels ont été conservés, dont quatre ont été restaurés pour y faire passer la nouvelle voie verte. Entre tunnel et tunnel, la nouvelle voie épouse les flancs de la montane dans un parcours sinueux pour aboutir finalement aux quais de la gare d'Olvera.
Le bâtiment de la gare, sans doute l'un des plus beaux de l’itinéraire, a été réaménagé en gîte d’étape, comprenant sept chambres, quatre bungalows en forme de wagons, une piscine et un parking pour les camping-cars.
À côté de ce complexe se trouve le Centre d'interprétation de la Voie verte de la Sierra, qui offre, de façon agréable et interactive, des informations sur la Voie verte de la Sierra et ses villages et recrée l’itinéraire sous forme d’une projection 4D. Le bouquet final à ne pas manquer !